80 Balles dans l’aile

Je me demande ce que signifie reconstruire une tragédie : est-ce revenir au fragment zéro du cauchemar pour organiser les éclats de cette douleur, ou est-ce raconter à nouveau l’histoire, la pétrir, la réinventer et la partager jusqu’à ce que le poison se dissolve ? 

Absences, absence, plomb et poudre, joie et vie figées par les faucons verts. Une ville sur la table de dissection. La Plata en 1975 comme cadre de ce voyage à la recherche de Mario, mon père, de l’histoire qui nous lie à jamais comme un miroir brumeux et fragmenté d’autres histoires, si nombreuses, marquées de manière indélébile par ce temps de balles et d’ailes. 

Pablo Gershanik, Centre culturel de la mémoire Haroldo Conti, 2017

Quatre-vingts balles dans l’aile est un projet de Pablo Gershanik et Julián Teubal, lauréat par le Centro Cultural de la Memoria Haroldo Conti, l’Institut français de France et d’Argentine, El Centquatre et la Cité Internationale des Arts à Paris, et qui a été présenté dans des musées et galeries en Argentine en France et au Canada.